FocusMéditerranéeIdentites plurielles. Les jeunes musulmans en Italie – part 1

di Paolo Branca| FocusMéditerranée Le parcours migratoire peut être un bref passage pour certains et une immersion totale pour d’autres. Qui émigre, porte avec soi sa propre langue, sa propre cultu...

di Paolo Branca| FocusMéditerranée

Le parcours migratoire peut être un bref passage pour certains et une immersion totale pour d’autres. Qui émigre, porte avec soi sa propre langue, sa propre culture et sa propre foi.
En premier lieu, la langue qui est tôt accompagnée par une connaissance de l’idiome local à un niveau de simple survie ou de façon plus approfondie, en fonction de différents facteurs: propension personnelle à l’apprentissage, le travail que l’on entreprend, le parcours que l’on traverse.

En deuxième lieu, la culture, plus difficile à évaluer dans sa persistance et dans ses transformations. Souvent les directs intéressés maintiennent un comportement, des us et coutumes du pays d’origine tout en adoptant de nouveaux, de façon plus ou moins consciente et convaincue, jusqu’au jour où une situation imprévue subvient, comme une fille qui flirte avec un jeune homme local, mettant soudainement à l’épreuve le degré de tenu des nouvelles conceptions qui se sont petit a petit accolées mais non pas substituées à celles typique du pays d’origine.

En troisième lieu, la foi, qui fait partie de la culture, et qui a des modalités d’expression encore plus variées selon les caractères, les convictions et la pratique de chacun. Plus encline à rester implicite quand les immigres sont peu nombreux et isolés, qui se manifeste d’avantage lorsque le temps passe et lorsqu’il existe une dimensions communautaire. Dans ce cas aussi il y a une gamme d’orientations: d’une simple reproduction de lieus et formes d’expression d’une religion apprise enfant dans les lieus d’origine à des tentatives de réinterpréter l’esprit et les applications dans un nouveau contexte.

Les nouvelles générations, nées en Italie ou arrivées en jeune âge, sont dans une situation complètement différente par rapport à ses trois points. Langue et culture d’origine sont essentiellement celles du lieu où ils sont nés, où ils ont grandis et où ils ont été à l’école. Même si à la maison et avec la famille restée dans la patrie d’origine (dans laquelle ils passent souvent les vacances, plus ou moins fréquemment et longues) ils utilisent la langue des parents, l’italien est toutefois l’idiome qu’ils maîtrisent le mieux, qu’ils approfondissent et développent dans leur parcours formatif et duquel ils se rendent interprètes en diverses occasions: avec des mères trop renfermées dans leur rôle de ménagères; avec des pères qui se trompent de prononciation ou de conjugaison, provoquant hilarité et embarras.

La culture, étant codifiée de façon bien moins rigide d’une grammaire, est un terrain de médiation plus vaste et variable. Au fond, toute famille italienne possède ses propres rites, habitudes, tabous qui restent enfermés dans le milieu domestique et que les enfants apprennent à admettre comme un fait, peu problématique car partagé au sein d’un groupe domestique restreint, où l’affection réciproque empreigne de façon décisive l’acceptation réciproque et une commune reconnaissance d’une “way of life”. Ce processus ressemble beaucoup au « lessico familiare »magistralement décrit par Natalia Ginzburg et qui n’est pas dépourvu d’aspérité mais qui est progressivement assimilé et même regretté simplement parce qu’il forme un bagage d’une identité collective qui se constitue et reste indélébilement nôtre, quelle soit le lieu et le parcours que le destin nous réserve à l’âge adulte.

La religion, surtout dans ses manifestations externes, visibles et reconnaissables par les autresdevient bientôt un fait sur lequel on décide, un choix personnel donc, chose qui dans le pays d’origine de la famille ne serait pas advenue étant donné que l’être musulman est là bas la condition normale de la majorité. On se considère tel car ceci est un fait, une chose acquise par tradition et/ou habitude que l’on honore plusieurs années voire même toute une vie.

Celle-ci n’est pas une différence accessoire. Au contraire, vu le caractère traditionnel de la société d’origine, ce sont les articulations et les hiérarchies entre individus et groupes à représenter le point de majeur différenciation par rapport au contexte laïc, sécularisé et moderne. Ce point, même si relativement récent, est en Occident désormais tellement développé et affermi à avoir transformé des concepts tel que « l’autorité »  et « l’obéissance » contribuant à mettre définitivement en archive des pratiques conformistes dépendantes du « qu’en dira-t-on »  ou du « que pensera-t-on» au cas où ses choix soient partiellement ou totalement en dissonance de ceux d’autrui.

Mais il y a aussi certains qui disent “non”. On va parler de eux la prochain semaine …

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