FocusMéditerranéeIdentites plurielles. Les jeunes musulmans en Italie bougent – part 4.

di Paolo Branca| Focus Méditerranée Il n’y pas seulement ceux qui cherchent à s’isoler. D’autres acceptent le défi de vivre avec conscience une identité plurielle. Nés en Italie, ou arr...

di Paolo Branca| Focus Méditerranée

Il n’y pas seulement ceux qui cherchent à s’isoler. D’autres acceptent le défi de vivre avec conscience une identité plurielle. Nés en Italie, ou arrivés en bas age, les jeunes musulmans ont fréquenté les écoles italiennes et se sentent italiens. Ils cherchent les justes modalités pour rester fidèles à leur croyance, sans renoncer à être des jeunes comme les autres.

Ceci signifie qu’ils sont mis, par leur age, dans une position intermédiaire; d’un coté les rassurantes certitudes du milieu familial et de quand on est enfant, et de l’autre coté les inquiétudes typiques de personnalités en phase de formation et les prospectives peu claires relatives au propre futur (choix du cursus scolaire, débouché professionnel, construire une propre famille …), le tout garni des normales tensions entre générations qui emmènent toujours les adolescents à devoir trouver péniblement unpoint d’équilibre entre la simple et passive acceptation de ce qui a été reçu de leur parents et leur personnel approbation et réélaboration d’un tel patrimoine.

A ce défi, partagé avec leurs compères, s’ajoute le fait que les principes et les valeurs de la tradition culturelle et religieuse propre de leur famille ne correspond pas exactement à ceux diffusés autour d’eux. Ils sont même perçus comme des étrangers et incompatibles, du moins problématiques et de plus, en particulier ces dernières années, ils sont d’avantage chargés de valence négative à cause d’événements qui intéressent tout le monde et qui semblent le diriger dangereusement vers une prospective de confrontation.

Personne ne semble en mesure de prendre en main leurs revendications: le langage et le comportement de ceux qui dirigent les centres islamiques sont inaptes aux jeunes nés ou grandis en Italie, surtout pour ceux d’entre eux qui fréquentent les écoles italiennes et qui se sentent plus similaires à leurs copains italiens qu’à leur cousins d’outremer. Ils suivent les traces des pères et choisissent des spécialisations technoscientifiques (médecine, ingénieur…) restant par conséquent démunis de connaissance littéraire, ce qui les rend victimes de deux phénomènes:une maîtrise insuffisante de la culture italienne d’un coté, une connaissance limitée de la civilisation islamique de l’autre.

Ces jeunes seraient les naturels representants de cette culture, bien plus que ceux (dépourvus en même mesure) qui avec moins de disponibilité, engagement et succès se sont insérés dans le pays qui les accueille ou qui ont adhéré à l’Islam tardivement et des fois suivant une forme bizarre. Il est évident que de la part de ses jeunes il y a un fort besoin d’avoir des points de référence pour leur propre maturation, unie à une différente perception de soi par rapport aux adultes qui restent plus liés aux us, coutumes et mentalités du pays d’origine. Il est d’autant plus évident en eux la nécessité de se clarifier les idées par rapport à certaines questions délicates du débat Islam – modernité telles que la question de la femme, la politique, le rapport foi – raison… et le désir de se dégager d’une image marginale et perdante de leur monde d’origine, visant à une pleine intégration comme citoyens italiens de foi islamique et pouvant jouer un rôle actif et positif dans la société (certain parmi eux font du bénévolat dans les ambulances, avec les handicapé et même dans les paroisses).

Avec certains parmi eux, nous avons préparé un vidéo «connaître l’Islam: jeunes musulmans d’Italie» afin de présenter la réalité, comme instrument propédeutique à leur exposition dans des écoles, bibliothèques, centres culturels, paroisses….
Sur les pages de quotidien italien Corriere della Sera, Magdi Allam, l’a défini un vidéo « édulcoré » qui transmet une image « idyllique » d’une réalité constituée de fils de personne qu’il n’apprécie pas trop. Je ne trouve pas très élégant de s’en prendre à quelqu’un juste parce qu’il appartient à une certaine famille (et en tous les cas certainement pas des délinquant, vu qu’il n’y a pas de procédures judiciaires en cours envers les parents ou les jeunes interviewés), d’autant plus qu’il s’agit de jeunes qui cherchent de s’engager vers de nouvelles directions, avec courage. Un de ces « extrémistes», d’origine syrienne entre autre, apparaît dans les reprises vidéo en train de témoigner de solidarité à la communauté juive qui tous les ans commémore à la gare de Milan le départ des trains vers les camps d’extermination. Ce même témoignage a été renouvelé l’année suivante, à la présence d’une palestinienne, elle aussi parmi les protagonistes du film, et l’année suivante encore. Evidemment, ces images et cette réalité n’étaient nullement mentionnées dans le réquisitoire qui condamnait sans appel le film.

Le diligent journaliste a sûrement raté ces photogrammes, tandis qu’il n’a eu aucune difficulté à reconnaître une fille qui a eu le malheur de participer à une émission de « Porta a porta ». Lors de cette émission, interrogée à propos de la lapidation, la fille de 19 ans, mal préparée, a montré toute sa naïveté. Elle aurait pu tout simplement dire – car c’est la vérité- que le Coran ne prévoit nullement cette punition pour l’adultère. Sa compétence limitée l’a induite à chercher une issue de secours, rappelant que l’ancien testament la prévoyait, vu la même conception patriarcale qui est à la base de la morale juive et musulmane. Il aurait suffit de rappeler le commandement « tu ne convoiteras point la femme de ton prochain» et qui poursuit ainsi de façon significative l’énumération: « ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. (Exode 20/3-17). Les premiers chrétiens non plus étaient immunisés d’une telle mentalité, vu que Jésus Christ s’exprima contre la répudiation disant «C’est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n’en était pas ainsi. Ses disciples lui dirent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier.» (Matthieu, 19, 9-10).

Lire aussi: Identites plurielles. Les jeunes musulmans en Italie. Avant les femmes et les enfants- part 3.

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